John Ronald Reuel Tolkien - Les enfants de Húrin

17/04/2007 00:00

Deux frères humains de la maison de Hador, Húrin et Huor, sont sauvés par les Aigles d'une troupe d'Orques qui les pourchassait. Ils sont conduits au royaume elfique de Gondolin, caché au cœur des montagnes du Crissaegrim. Le roi Turgon leur réserve un accueil chaleureux, mais au bout d'un an, les frères souhaitent revoir les leurs. Bien que la loi de Gondolin interdise à ses résidents de quitter la ville, afin que Morgoth, le Seigneur Ténébreux, ne puisse découvrir son emplacement, Turgon accepte de les laisser partir.

Cinq ans après le retour de Húrin, son épouse Morwen met au monde un fils, Túrin. C'est encore un enfant lorsque son père les quitte pour partir à la guerre. Nírnaeth Arnoediad, la « bataille des Larmes Innombrables », se solde par un désastre pour les armées des Elfes et des Hommes, malgré la participation des Elfes de Gondolin, sortis pour la première fois de leur cité. Huor est tué en couvrant la retraite de Turgon, mais Húrin est fait prisonnier. Morgoth ne parvient pas à lui faire avouer la position de Gondolin, et pour le punir, il l'installe au sommet du Thangorodrim, le massif montagneux qui surplombe sa forteresse d'Angband, et le condamne à assister aux effets de la malédiction lancée sur les siens.

Les Orientaux, des humains au service de Morgoth, occupent le Dor-Lómin, terres ancestrales de la maison de Hador, et réduisent ses derniers représentants en esclavage. En apprenant cela, Thingol, roi des elfes de Doriath, invite Morwen et Túrin dans son royaume. Morwen refuse par orgueil, mais envoie son fils à la cour de Thingol. Il y est considéré comme le fils adoptif de Thingol et Melian et devient un grand ami de l'elfe Beleg, avec qui il patrouille aux frontières du royaume.

Túrin s'enfuit de Doriath après avoir accidentellement causé la mort d'un membre de la cour de Thingol, Saeros. Il rejoint une bande de hors-la-loi qui maraudent dans les plaines à l'ouest du royaume. Sous l'autorité de « Neithan » (le nom que se donne Túrin parmi eux), les hors-la-loi tournent leurs armes vers les serviteurs de Morgoth Lorsque Beleg le rejoint pour le supplier de rentrer, il refuse. Le groupe de Túrin, toujours plus nombreux, s'installe par force dans les cavernes d'Amon Rûdh, résidence du dernier des petits-nains, Mîm, et de ses fils. Beleg rejoint Túrin, et sous leur autorité, la région connaît une période de paix. Elle prend fin lorsque Mîm révèle l'emplacement de leur repaire aux Orques. Durant l'attaque qui s'ensuit, Túrin est capturé et tous ses hommes tués. Alors que Beleg tente de le sauver avec l'aide de Gwindor, un elfe dont il a croisé le chemin par hasard, Túrin tue accidentellement son ami avec sa propre arme, une épée noire.

Gwindor conduit alors Túrin à la cité cachée de Nargothrond, dont il est originaire. Il s'y présente sous le nom d'« Agarwaen » et ne tarde pas à se faire une place auprès du roi Orodreth pour ses conseils stratégiques ses prouesses avec Gurthang, l'épée noire de Beleg reforgée. La princesse Finduilas, jadis promise à Gwindor, tombe amoureuse de lui, même après que Gwindor lui révèle son véritable nom, mais Túrin ne lui rend pas ses sentiments. Il recommande l'abandon de l'ancienne politique de discrétion au profit d'une guerre ouverte contre Morgoth, et un grand pont est construit devant les portes de la ville, causant sa perte. En effet, Morgoth y envoie une grande armée d'orques conduite par le dragon Glaurung. Les elfes sont massacrés et la cité pillée. Túrin lui-même succombe au regard ensorcelé du dragon : au lieu de partir au secours de Finduilas, faite prisonnière par les orques, il décide de rentrer au Dor-Lómin pour secourir sa mère et sa sœur cadette Niënor, née après son départ pour Doriath.

À son arrivée, Túrin comprend que le dragon l'a trompé : sa mère et sa sœur sont depuis longtemps parties à leur tour chercher la protection de Thingol en Doriath. Il massacre les Orientaux présents dans l'ancienne demeure de son père, puis se précipite au secours de Finduilas, mais il est trop tard : lorsqu'il arrive dans les bois de Brethil, il ne peut que découvrir son tertre funéraire. Il décide alors d'abandonner Gurthang et de s'installer parmi les forestiers de Brethil, prenant le nom de « Turambar », le Maître du Destin.

Entre-temps, Morwen et Niënor, ayant appris les exploits de Túrin à Nargothrond, décident de s'y rendre, mais leur escorte est dispersée par Glaurung, qui ensorcelle Niënor et lui fait perdre la mémoire. Éperdue, elle court jusqu'en Brethil, où Turambar la découvre. Ils ne se reconnaissent pas, et Túrin donne à l'inconnue le nom de « Níniel ». Turambar et Níniel tombent amoureux et finissent par se marier.

Quelques années plus tard, Glaurung se dirige vers Brethil, ayant appris que Túrin s'y cache. Il saccage les bois, mais Turambar parvient à le tuer avec son épée noire en perçant son ventre, la seule partie non protégée de son anatomie, lorsqu'il traverse un ravin. Le dernier regard du dragon fait s'évanouir Turambar. Níniel arrive sur les lieux un peu plus tard, et Glaurung lève le sortilège qu'il lui avait jeté. Horrifiée par son inceste et croyant Túrin mort, elle se jette dans le ravin.

En revenant à lui, Túrin part à la rencontre des hommes des bois. Il croise Brandir l'Infirme, le chef de la communauté des forestiers. Ayant assisté sans être vu à la scène entre Nienor et le dragon, il révèle la vérité à Túrin, mais celui-ci refuse de le croire et le tue. Il croise ensuite Mablung, un elfe de Doriath, qui lui confirme involontairement le récit de Brandir, et Túrin comprend alors que son destin l'a rattrapé. Il se donne la mort avec son épée noire au bord du ravin.

Quelques années plus tard, le tertre où est inhumé Túrin en Brethil voit les retrouvailles de ses parents : Morwen, réduite à l'errance et à la folie après l'attaque du dragon, et Húrin, finalement libéré par Morgoth pour semer le chaos parmi ses ennemis.

 

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