Paul Auster - Moon Palace
Marco Stanley Fogg, un étudiant pauvre, meuble son appartement avec des livres qu'il a hérités de son oncle Victor avec lequel il a grandi. Pour vivre, il est obligé de vendre les livres. Mais, lorsque le dernier est vendu, il perd son appartement et n'a d'autre choix que de vivre à Central Park. S'ensuivent de longues semaines d'errance dans la jungle new-yorkaise, immense et indifférente, où le narrateur, persuadé qu'il doit accepter son destin, se laisse porter par les événements. Cette lente descente aux enfers le poussera même à accepter l'idée de sa propre fin. C'était sans compter sur l'aide de son ami David Zimmer qui lui redonnera petit à petit l'espoir en l'accueillant chez lui, puisant dans ses maigres économies annuelles, ainsi que sur la présence de la jeune étudiante Kitty Wu, dont le narrateur, tout d'abord charmé, tombera éperdument amoureux. C'est, non seulement par reconnaissance, mais aussi en quête d'une indépendance retrouvée, que M.S. Fogg devient assistant d'un infirme étrange et égocentrique, Thomas Effing. C'est le début d'un parcours initiatique, entre errance, coïncidences et destin, dans les pas d'un passé qu'il croyait révolu... Ce roman s'impose comme une représentation de la quête d'identité et de l'incomplétude universelle, si chères à l'auteur. On y trouve aussi le thème rousseauiste d'une société qui corrompt l'homme et d'une nature qui, au contraire, révèle en l'homme ce qu'il a de vrai, son identité véritable; on peut précisément remarquer ceci dans le passage où le narrateur "s'habitue" à la vie à Central Park.