Primo Levi - Si c'est un homme

01/01/1947 00:00

Si c'est un homme raconte l'expérience de son auteur dans le camp d'extermination d'Auschwitz durant la Seconde Guerre mondiale. Primo Levi explique, à partir de son quotidien dans le camp, la lutte et l'organisation pour la survie des prisonniers. Tout au long de ce récit, il montre les horreurs de la déshumanisation des camps.  Ce livre comprend de nombreuses citations et rappels de la Divine Comédie de Dante : là où Dante descend dans les neuf cercles de l'enfer avant de retrouver le paradis, Primo Levi s'enfonce dans l'horreur de ce camp d'extermination. Il est considéré comme l'un des meilleurs témoignages sur la Shoah, car contrairement à d'autres récits, Primo Levi ne raconte pas la vie des camps de manière linéaire mais l'explique sur un ton neutre et dépassionné presque à la manière d'un sociologue.  L'auteur est arrêté en décembre 1943, en Italie, alors qu'il débutait des activités de résistant, dans un groupe très peu organisé. Il est déporté à Auschwitz en février 1944. Ayant échappé de justesse à la sélection qui conduisait à l'élimination pure et simple, il est assigné au camp de Monowitz (Auschwitz III). De son récit se dégagent l'humiliation, la perte de dignité humaine que les nazis ont fait subir aux Juifs.  Il explique le rôle des kapos qui sont bien souvent des prisonniers de droit commun, sélectionnés pour leur violence. Il explique aussi les hiérarchies à l'intérieur du camp, le « système » de promotion interne, les combines et ainsi pourquoi certains prisonniers ont pu survivre au « Lager » plusieurs années alors que la plupart y moururent en quelques mois.  Son témoignage est aussi marqué par cette crainte du froid, la faim tenace, le désintérêt complet des prisonniers pour les plus faibles d'entre eux. Dans le camp, la solidarité était totalement absente.  Heureusement, grâce à sa formation de chimiste et essentiellement à sa chance (selon Primo Levi), il va se trouver une place plus protégée. Malade de la scarlatine à l'évacuation du camp par les nazis, il échappe ainsi aux terribles marches de la mort, et organise avec deux autres camarades encore valides la survie de son « Block » à l'infirmerie, où il passe ses derniers jours avant la libération du camp par les soviétiques.  Un appendice a été ajouté à partir de 1976 à certaines éditions de Si c'est un homme, où Primo Levi essaie de répondre aux questions récurrentes posées lors de ses conférences.

 

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